Appliqués seuls, les engrais minéraux azotés et phosphatés accélèrent la dégradation de la matière organique d’un sol acide d’altitude du Mugamba Sud (Burundi)

Auteurs

  • Salvator Kaboneka Faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI), Université du Burundi Auteur·e
  • Syldie Bizimana Fertilisants Organo-Minéraux Industries (FOMI), Burundi Auteur·e
  • Séverin Nijimbere Faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI), Université du Burundi Auteur·e
  • Frédéric Nahayo Faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI), Université du Burundi Auteur·e

Mots-clés :

Engrais N et P, sur-minéralisation, matière organique du sol, modèle exponentiel, demi-vie, effet résiduel

Résumé

Deux études ont été parallèlement menées, l’une au laboratoire pendant 56 jours (8 semaines) à température ambiante (25±1°C) et l’autre en pots pendant 60 jours. L’étude de laboratoire avait pour objectif de suivre la dynamique du CO2 du sol, consécutivement à l’application des engrais N (NH4NO3) et P (K2HPO4), tandis que celle menée en pots visait l’évaluation de l’effet résiduel de ces mêmes engrais. L’objectif global de l’étude visait la vérification de l’hypothèse que les engrais N et P, quand ils sont appliqués seuls, diminuent le contenu de la matière organique. Les engrais N et P étaient appliqués à 3 doses croissantes (0, 40 et 80 kg N ou P2O5 par hectare), dans un dispositif expérimental en randomisation totale avec 3 répétitions. Les résultats obtenus indiquent que le classement des productions de biomasse sèche aérienne de la culture-test d’amaranthe suit l’ordre décroissant suivant : N80P80 ≥ N0P80 = N40P80 > N80P40 = N40P40 = N0P40 > N80P0 =N40P0 = N0P0, indiquant un effet fortement marqué du P (p < 0,0001) par rapport à celui de N (p < 0,007). Cette observation confirme le fait que le P constitue le principal élément limitant la productivité des sols du Burundi. Dans la même ligne, l’application des doses les plus élevées de P (N0P80, N80P80) donne lieu aux décompositions (appauvrissements) les plus élevées de la matière organique du sol (k= 0,000149±(0,000012) an-1 et 0,000146±(0,000009) an-1), avec des demi-vies (temps correspondants à 50 % de décomposition) plus courts et oscillant autour de 13 ans. Enfin de compte, la présente étude confirme les risques associés à une sur-fertilisation minérale sur la dynamique de la matière organique du sol. Elle démontre encore une fois la rationalité de l’approche de fertilisation organo-minérale des sols du Burundi, combinant les engrais chimiques, la chaux et la matière organique, une gestion intégrée de la fertilité des sols en somme.

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Publiée

30-11-2021